Poligny - Collégiale Saint-Hippolyte
La Collégiale Saint-Hippolyte(1-3) a été bâtie à partir de 1415 grâce à Jean Chousat, bourgeois de la ville de Poligny(4-5). Le dôme(6) a remplacé le clocher originel qui était surmonté d’une grande flèche sculptée, en tuf, qui dit-on doublait la hauteur de l’édifice actuel. Saint-Hippolyte est l’un des plus beaux "vaisseaux" de la Franche-Comté. Il est vrai qu’avec ses lignes sobres, ses chapeaux sans ornements et ses voûtes surbaissées donnent une impression de force et de noblesse. Mais sa grande richesse, ce sont ses statues(7-11), pour la plupart du XVe siècle, de l’Ecole de Bourgogne. L’église est constituée de quatre chapelles() différentes. Dans la première, se trouve la statue de Jean Chevrot(), évêque de Tournai, originaire de Poligny. On peut y admirer également une photo du Triptyque() des 7 sacrements de Van der Weyden, datant du XVe siècle. Le vitrail ainsi que tous ceux de la Collégiale datent de la fin du XIXe, les vitraux originaux ayant été détruits par les français en 1638, lors du pillage de la ville. La deuxième chapelle() est dédiée à Saint-François-Xavier. On y voit la statue de Pierre Versay(), évêque d’Amiens, natif de Poligny et surtout neveu de Jacques Coittier, l’un des plus illustres personnages de Poligny. En effet Jacques Coittier était le médecin de Louis XI. Le vitrail que l’on voit dans cette chapelle représente l’arrivée des reliques de Sainte Colette à Poligny(). Dans la troisième, une troisième statue, celle de Thomas de Plaine(), polinois et Président au parlement de Bourgogne. Cette statue se trouvait à l’origine, à l’intérieur de l’église des Jacobins(). Le vitrail lui, illustre la résurrection d’une religieuse par Sainte Colette(). La dernière chapelle au fond du collatéral est la chapelle du fondateur, Jean Chousat(). Il y serait enterré au pied de l’Autel. On peut admirer un grand tableau de l’Assomption, peint par Jordans au XVIIe siècle(), ainsi que la statue da la Vierge du Fondateur(). Dans la grande nef, à l’entrée du choeur vaste et profond, on y voit un grand Calvaire en bois polychromé du XVe siècle et placé en "poutre de Gloire"(). Le Maître Autel en marbre() provient de l’église des Jacobins alors que les stalles() datent du XVIIe siècle. Dans la collatéral nord, la chapelle du fond expose un Retable de style Louis XVI(). La Collégiale possède également deux Orgues Cavaillé Coll du XIXe siècle. Une fresque représentant Saint-Christophe(20) a été découverte et restaurée récemment à côté du plus grand des deux orgues.
Site avec des images:
http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Poligny/Poligny-Saint-Hippolyte.htm
Orgue de tribune - Aristide Cavaillé-Coll
En 1854, l'instrument de la collégiale Saint-Hippolyte de Poligny est jugé dans un état irréparable : le conseil de fabrique prend alors la décision de faire construire, dès que possible, un nouvel instrument d'après le système perfectionné actuellement en usage. Le 7 mars 1858, le conseil municipal vote une subvention de 8 000 francs au conseil de fabrique. Le 13 juillet, Aristide Cavaillé-Coll, sans avoir été sollicité pour cela, présente un devis pour la construction du nouvel orgue. Cela étant, comment ce dernier a-t-il été contacté ? La question reste ouverte lorsque l'on sait qu'il n'est jamais intervenu dans cette région. L'instrument proposé doit recevoir tous les perfectionnements de l'époque: les pédales de combinaisons alors en vigueur chez Cavaillé-Coll et une machine pneumatique apparentée à celle de Barker. Par ailleurs, Cavaillé propose le réemploi d'un buffet ancien qu'il avait en atelier : il s'agit du buffet de 1687, que l'on peut admirer de nos jours, construit par Jean de Joyeuse pour la cathédrale Saint-Michel de Carcassonne. Cavaillé l'avait démonté lorsqu'il avait installé un orgue de sa propre facture dans cette cathédrale. Le buffet de Poligny est la réplique exacte en 8 pieds de l'orgue de la cathédrale d'Auch. L'ensemble de l'instrument doit coûter 30.000 francs (dont 5.000 pour le buffet, moitié prix du neuf ). Après quelques péripéties administratives, l'orgue est livré, harmonisé sur place par Félix Reinburg puis inauguré par le célèbre Lefébure-Wély le 24 novembre 1859: un chef d'oeuvre de Cavaillé-Coll ! L'orgue de Poligny est contemporain de celui de Sainte-Clotilde à Paris, instrument qui inspirera à César Franck son oeuvre d'orgue. L'instrument, classé “monument historique”, a été parfaitement restauré en 1990 par le facteur Dominique Lalmand et inauguré par Michel Chapuis.
En 1854, l'instrument de la collégiale Saint-Hippolyte de Poligny est jugé dans un état irréparable : le conseil de fabrique prend alors la décision de faire construire, dès que possible, un nouvel instrument d'après le système perfectionné actuellement en usage. Le 7 mars 1858, le conseil municipal vote une subvention de 8 000 francs au conseil de fabrique. Le 13 juillet, Aristide Cavaillé-Coll, sans avoir été sollicité pour cela, présente un devis pour la construction du nouvel orgue. Cela étant, comment ce dernier a-t-il été contacté ? La question reste ouverte lorsque l'on sait qu'il n'est jamais intervenu dans cette région. L'instrument proposé doit recevoir tous les perfectionnements de l'époque: les pédales de combinaisons alors en vigueur chez Cavaillé-Coll et une machine pneumatique apparentée à celle de Barker. Par ailleurs, Cavaillé propose le réemploi d'un buffet ancien qu'il avait en atelier : il s'agit du buffet de 1687, que l'on peut admirer de nos jours, construit par Jean de Joyeuse pour la cathédrale Saint-Michel de Carcassonne. Cavaillé l'avait démonté lorsqu'il avait installé un orgue de sa propre facture dans cette cathédrale. Le buffet de Poligny est la réplique exacte en 8 pieds de l'orgue de la cathédrale d'Auch. L'ensemble de l'instrument doit coûter 30.000 francs (dont 5.000 pour le buffet, moitié prix du neuf ). Après quelques péripéties administratives, l'orgue est livré, harmonisé sur place par Félix Reinburg puis inauguré par le célèbre Lefébure-Wély le 24 novembre 1859: un chef d'oeuvre de Cavaillé-Coll ! L'orgue de Poligny est contemporain de celui de Sainte-Clotilde à Paris, instrument qui inspirera à César Franck son oeuvre d'orgue. L'instrument, classé “monument historique”, a été parfaitement restauré en 1990 par le facteur Dominique Lalmand et inauguré par Michel Chapuis.
Composition
GRAND-ORGUE (54 notes)
Bourdon 16 Montre 8 Bourdon 8 Salicional 8 Flûte harmonique 8 Prestant 4 Octave 4 Quinte 2 2/3 Doublette 2 Plein Jeu harmonique II-V rangs Trompette 8 Clairon 4 PEDALE (27 notes - do à ré) Flûte 16 Flûte 8 Bombarde 16 Trompette 8 |
RECIT EXPRESSIF (54 notes)
Montre (hors de la boîte) 8 Bourdon 8 Viole de gambe 8 Voix céleste 8 Flûte octaviante 4 Viole d'amour 4 Octavin 2 Trompette 8 Basson Hautbois 8 Voix humaine 8 Machine Barker au GO Pédale d'orage Tirasse GO Tirasse Récit Acc. Récit/GO Octave grave au GO Appel d'anches Pédale Appel d'anches GO Tremblant Expression du Récit par une cuillère à crans à droite du pédalier |
Orgue de chœur - Aristide Cavaillé-Coll
Cet orgue a été construit en 1867 par la Maison Cavaillé-Coll de Paris (livré le 9 juin 1867 pour 6000 francs). Il porte le n° 300/284 dans le Grand Livre Noir des Commandes, et comporte un clavier manuel de 54 notes, un pédalier en tirasse de 20 notes et 6 jeux ½.
Il fut en partie payé par un legs de Colette et Jean-Ferdinand Bergère.
Vers 1937, le facteur Louis Georgel d’Eurville a remplacé la trompette par un Bourdon 16, avec transmission au pédalier.
Au début des années 1970 Philippe Hartmann de Rainans a effectué différents travaux sur la partie instrumentale (décalage de la Quinte en Larigot, Montre, . . . ) et sur le buffet, à la demande de l’architecte M.H. à l’occasion des travaux de réfection du chœur.
Quelques années plus tard, l’abbé Sage a fait refaire la partie supérieure de la façade du buffet dans le style Renaissance, pour l’intégrer aux boiseries du chœur, et a fait installer une boîte expressive, rendant les tuyaux de façade muets.
La restauration en 2017/18 est effectuée par Claude Jaccard et Dominique Lalmand.
- L´harmonisation de l´instrument dans l´esprit du 19e siècle
- La remise en place d´un jeu de trompette 8 pieds (retrouver à Beaucourt en 2018)
- La reconstruction du buffet d´origine avec des tuyaux de façade parlant
- Le dépoussiérage complet
Cet orgue a été construit en 1867 par la Maison Cavaillé-Coll de Paris (livré le 9 juin 1867 pour 6000 francs). Il porte le n° 300/284 dans le Grand Livre Noir des Commandes, et comporte un clavier manuel de 54 notes, un pédalier en tirasse de 20 notes et 6 jeux ½.
Il fut en partie payé par un legs de Colette et Jean-Ferdinand Bergère.
Vers 1937, le facteur Louis Georgel d’Eurville a remplacé la trompette par un Bourdon 16, avec transmission au pédalier.
Au début des années 1970 Philippe Hartmann de Rainans a effectué différents travaux sur la partie instrumentale (décalage de la Quinte en Larigot, Montre, . . . ) et sur le buffet, à la demande de l’architecte M.H. à l’occasion des travaux de réfection du chœur.
Quelques années plus tard, l’abbé Sage a fait refaire la partie supérieure de la façade du buffet dans le style Renaissance, pour l’intégrer aux boiseries du chœur, et a fait installer une boîte expressive, rendant les tuyaux de façade muets.
La restauration en 2017/18 est effectuée par Claude Jaccard et Dominique Lalmand.
- L´harmonisation de l´instrument dans l´esprit du 19e siècle
- La remise en place d´un jeu de trompette 8 pieds (retrouver à Beaucourt en 2018)
- La reconstruction du buffet d´origine avec des tuyaux de façade parlant
- Le dépoussiérage complet
Composition
CLAVIER (54 notes)
Montre 8’ Bourdon 8' (basses, 24 notes) Flûte Harmonique 8' (dessus, 30 notes) Prestant 4’ Quinte 2 2/3’ Doublette 2’ Trompette 8’ (retrouver à Beaucourt) Hautbois 8' (dessus, 30 notes) Voix céleste 8' (2021) A la place du Bourdon 16 (1937) Traction pneumatique |
PEDALE (20 notes)
Bourdon 16' (1937 de Georgel) Traction pneumatique - Tirasse du clavier - Appel Bourdon 16' |
Aristide Cavaillé-Coll (1, 2)
Né le 4 février 1811 à Montpellier, dans une famille de facteurs d'orgues, c'est tout naturellement et très tôt qu'il fait son apprentissage dans cette profession. Associé à son père et à son frère Vincent, il vit à Toulouse mais les chantiers se font rares. En 1833, il monte à Paris, à la demande de Rossini qui a besoin d'un petit orgue pour la représentation d'un opéra. Le “Poïkilorgue”(3), un instrument à clavier et à anches libres. Il se fait connaître en remportant le concours ouvert pour la construction d'un grand-orgue à l'abbaye royale de Saint-Denis(4), avec l'appui des membres de la commission : Boieldieu, Cherubini, Lesueur. Cet instrument colossal comporte, en germe, tout le génie du jeune facteur : emploi de Machines Barker(5, 6) afin de soulager le jeu de l’organiste, jeux harmoniques, récit expressif, pressions multiples, plans sonores pensés non plus en opposition mais par masses venant composer un tutti puissant. Cette brillante réussite, terminée en 1841, marque le point de départ d'une éblouissante carrière. Au nombre des appuis du facteur, il faut citer, bien entendu, ceux que lui ont témoignés les principaux organistes de l'époque qui furent les ardents propagandistes de l'oeuvre de Cavaillé. Parmi les "organistes de Cavaillé-Coll", se trouvent quelques-uns des plus grands noms de l'époque. Tout d'abord Lefébure-Wély(7), qui fut organiste de La Madeleine(8) puis de Saint-Sulpice(9). C'est alors la grande "star" de l'orgue. Nulle inauguration ne peut se concevoir sans lui, Liszt va le voir à sa tribune et Franck(10) lui dédie son Final pour orgue. Il y a aussi Saint-Saëns(11), organiste réputé en son temps, titulaire des tribunes de Saint Merry puis de la Madeleine, et qui prit part aux inaugurations des grands Cavaillé-Coll de Saint Sulpice, Notre-Dame(12), La Trinité(13) et du Trocadéro(14). Mais Franck est sans doute le nom qui est le plus immédiatement associé à celui de Cavaillé-Coll, lequel est retenu pour construire le grand-orgue de la nouvelle église Sainte-Clotilde(15). Inauguré en décembre 1859 par Lefébure-Wély et par Franck, celui-ci en devient le premier titulaire. Cet instrument devient vite légendaire, tant par la personnalité de Franck et les noms prestigieux qui lui succéderont, que par l'art du facteur d'orgues. Jusqu'en 1860, Franck, qui est depuis un an aux claviers de ce nouvel instrument, n'a composé que quelques pages pour orgue, d'importance modeste. A l'instar de Cavaillé qui révolutionne la facture d'orgues, Franck est l'auteur du renouveau de la littérature musicale pour orgue. Viennent les Six Pièces, puis les Trois Pièces, composées pour l'inauguration de l'orgue du Trocadéro et enfin les Trois Chorals. Franck supplante Lefébure dans le coeur de Cavaillé. La facture de Cavaillé sera ensuite glorifiée par des compositeurs tels que Widor(16) ou Vierne(17). Comment séparer l'orgue de Saint-Sulpice des oeuvres de Widor, l'instrument de Notre-Dame de celles de Vierne? En avril 1862, le grand-orgue de Saint-Sulpice, reconstruit par Cavaillé-Coll qui conserve une part importante de l'ancienne tuyauterie, sonne pour la première fois à Pâques. Le 29 avril, il est inauguré par Alexandre Guilmant(18), César Franck, Camille Saint-Saëns, Basille et l'organiste titulaire Georges Schmitt. C'est l'un des trois orgues de 100 jeux en Europe, avec le Walcker de Ulm, en Allemagne, et le Willis de Liverpool. En 1870, Widor s'installe à la console(19) et devient le père de l’orgue fait orchestre, son oeuvre, hymne à l’instrument-roi, célèbrant avec éclat la facture de Cavaillé-Coll. De la manufacture Cavaillé-Coll, sortiront environ 500 instruments, du plus petit positif aux instruments monumentaux de cinq claviers, destinés aux cinq continents. De la France à la Chine, de la Roumanie à la Bolivie, de l'orgue de salon à l'orgue de cathédrale, Cavaillé-Coll bâtit une oeuvre considérable : l'orgue du Trocadéro pour l'Exposition Universelle de 1878 (64 jeux), ceux de l'église Saint-François de Sales à Lyon (1880, 45 jeux)(20), de Saint-Etienne de Caen (1885, 51 jeux)(21), de Saint-Sernin de Toulouse (1889, 57 jeux)(22), de Saint-Ouen de Rouen (1890, 64 jeux)(23), de l'église Santa Maria del Coro de San Sebastian (1863, 44 jeux)(24), de Sheffield (1873, 64 jeux)(25), du Palais de l'Industrie à Amsterdam (1875, 46 jeux)(26), ou encore du Conservatoire de Bruxelles (1880, 44 jeux)(27).... En ce dix-neuvième siècle où l'on construit, reconstruit ou agrandit tant d'instruments à tuyaux, plusieurs noms honorent la facture d'orgues, Callinet, Daublaine, Stolz, Merklin, Abbey, Debierre, mais celui que porte Cavaillé-Coll reste le plus emblématique de cette époque. Le maître facteur d'orgues est mort le 13 octobre 1899. Passionné de musique, acousticien et mécanicien génial, il crée l'orgue du XIXe siècle dont l'influence est considérable sur la littérature musicale rattachée à cet instrument, sans toutefois réaliser son grand projet, construire le grand-orgue de Saint-Pierre de Rome(28) avec ses 150 jeux et son buffet de 26 mètres de haut.
Né le 4 février 1811 à Montpellier, dans une famille de facteurs d'orgues, c'est tout naturellement et très tôt qu'il fait son apprentissage dans cette profession. Associé à son père et à son frère Vincent, il vit à Toulouse mais les chantiers se font rares. En 1833, il monte à Paris, à la demande de Rossini qui a besoin d'un petit orgue pour la représentation d'un opéra. Le “Poïkilorgue”(3), un instrument à clavier et à anches libres. Il se fait connaître en remportant le concours ouvert pour la construction d'un grand-orgue à l'abbaye royale de Saint-Denis(4), avec l'appui des membres de la commission : Boieldieu, Cherubini, Lesueur. Cet instrument colossal comporte, en germe, tout le génie du jeune facteur : emploi de Machines Barker(5, 6) afin de soulager le jeu de l’organiste, jeux harmoniques, récit expressif, pressions multiples, plans sonores pensés non plus en opposition mais par masses venant composer un tutti puissant. Cette brillante réussite, terminée en 1841, marque le point de départ d'une éblouissante carrière. Au nombre des appuis du facteur, il faut citer, bien entendu, ceux que lui ont témoignés les principaux organistes de l'époque qui furent les ardents propagandistes de l'oeuvre de Cavaillé. Parmi les "organistes de Cavaillé-Coll", se trouvent quelques-uns des plus grands noms de l'époque. Tout d'abord Lefébure-Wély(7), qui fut organiste de La Madeleine(8) puis de Saint-Sulpice(9). C'est alors la grande "star" de l'orgue. Nulle inauguration ne peut se concevoir sans lui, Liszt va le voir à sa tribune et Franck(10) lui dédie son Final pour orgue. Il y a aussi Saint-Saëns(11), organiste réputé en son temps, titulaire des tribunes de Saint Merry puis de la Madeleine, et qui prit part aux inaugurations des grands Cavaillé-Coll de Saint Sulpice, Notre-Dame(12), La Trinité(13) et du Trocadéro(14). Mais Franck est sans doute le nom qui est le plus immédiatement associé à celui de Cavaillé-Coll, lequel est retenu pour construire le grand-orgue de la nouvelle église Sainte-Clotilde(15). Inauguré en décembre 1859 par Lefébure-Wély et par Franck, celui-ci en devient le premier titulaire. Cet instrument devient vite légendaire, tant par la personnalité de Franck et les noms prestigieux qui lui succéderont, que par l'art du facteur d'orgues. Jusqu'en 1860, Franck, qui est depuis un an aux claviers de ce nouvel instrument, n'a composé que quelques pages pour orgue, d'importance modeste. A l'instar de Cavaillé qui révolutionne la facture d'orgues, Franck est l'auteur du renouveau de la littérature musicale pour orgue. Viennent les Six Pièces, puis les Trois Pièces, composées pour l'inauguration de l'orgue du Trocadéro et enfin les Trois Chorals. Franck supplante Lefébure dans le coeur de Cavaillé. La facture de Cavaillé sera ensuite glorifiée par des compositeurs tels que Widor(16) ou Vierne(17). Comment séparer l'orgue de Saint-Sulpice des oeuvres de Widor, l'instrument de Notre-Dame de celles de Vierne? En avril 1862, le grand-orgue de Saint-Sulpice, reconstruit par Cavaillé-Coll qui conserve une part importante de l'ancienne tuyauterie, sonne pour la première fois à Pâques. Le 29 avril, il est inauguré par Alexandre Guilmant(18), César Franck, Camille Saint-Saëns, Basille et l'organiste titulaire Georges Schmitt. C'est l'un des trois orgues de 100 jeux en Europe, avec le Walcker de Ulm, en Allemagne, et le Willis de Liverpool. En 1870, Widor s'installe à la console(19) et devient le père de l’orgue fait orchestre, son oeuvre, hymne à l’instrument-roi, célèbrant avec éclat la facture de Cavaillé-Coll. De la manufacture Cavaillé-Coll, sortiront environ 500 instruments, du plus petit positif aux instruments monumentaux de cinq claviers, destinés aux cinq continents. De la France à la Chine, de la Roumanie à la Bolivie, de l'orgue de salon à l'orgue de cathédrale, Cavaillé-Coll bâtit une oeuvre considérable : l'orgue du Trocadéro pour l'Exposition Universelle de 1878 (64 jeux), ceux de l'église Saint-François de Sales à Lyon (1880, 45 jeux)(20), de Saint-Etienne de Caen (1885, 51 jeux)(21), de Saint-Sernin de Toulouse (1889, 57 jeux)(22), de Saint-Ouen de Rouen (1890, 64 jeux)(23), de l'église Santa Maria del Coro de San Sebastian (1863, 44 jeux)(24), de Sheffield (1873, 64 jeux)(25), du Palais de l'Industrie à Amsterdam (1875, 46 jeux)(26), ou encore du Conservatoire de Bruxelles (1880, 44 jeux)(27).... En ce dix-neuvième siècle où l'on construit, reconstruit ou agrandit tant d'instruments à tuyaux, plusieurs noms honorent la facture d'orgues, Callinet, Daublaine, Stolz, Merklin, Abbey, Debierre, mais celui que porte Cavaillé-Coll reste le plus emblématique de cette époque. Le maître facteur d'orgues est mort le 13 octobre 1899. Passionné de musique, acousticien et mécanicien génial, il crée l'orgue du XIXe siècle dont l'influence est considérable sur la littérature musicale rattachée à cet instrument, sans toutefois réaliser son grand projet, construire le grand-orgue de Saint-Pierre de Rome(28) avec ses 150 jeux et son buffet de 26 mètres de haut.
Les Orgues de Cavaillé-Coll
Les Plaques
l'accès muré avec les traces du porteur pour le nid d'hirondelle
Les cloches de la Collégiale
Pour accéder aux cloches, nous allons devoir franchir très exactement 191 marches (jusqu’au balcon), nous grimpons dans une première partie en colimaçon, puis la seconde partie est en escalier en bois, disposé le long de la paroi de la tour, large de 5 mètres par 5, avant de monter cet escalier, admirez ce dernier, ainsi que l’imposant beffroi sur laquelle reposent les cloches, c’est juste grandiose! C’est un petit air de la cathédrale de Paris! Durant notre montée, nous nous arrêtons pour contempler la superbe charpente de la nef, s’étirant sur près de 30 mètres. Un peu plus haut, nous arrivons à notre but, le Bourdon se dresse devant nous, celui-ci fut fondu probablement sur place, en 1 683, c’est l’un des rares bourdons « Franc-comtois » historiques! Son poids est tout de même de 2 530 kg! Ce vénérable bourdon est accompagné de deux sœurs, bien plus jeunes (1 878), elles proviennent de la fonderie Farnier, lorsque Ferdinand, et son frère Arthur étaient encore associés, d’où la signature Farnier « Frères », la première est un Ré3 de 1 162 kg, et la petite, un fa#3 d’exactement 681 kg, les battants de la cloche 1 et 2 ont été changés, et ça s’entend à la frappe, la petite est assez agressif avec son battant d’origine.. Je préfère les son moelleux des deux grandes… Nous ajouterons la présence d’un petit carillon de 16 cloches, 15 petites Paccard, et une Farnier. Le carillon fut installé dans les années 1950!
Cloche 1: « Marie-Hippolyte », Diamètre 158,9 cm, Poids 2 530 kg, Fondue probablement à Poligny en 1 683, Le fondeur n’est pas mentionné, Chante le Si2
Cloche 2: « Colette », Diamètre 126,8 cm, Poids 1 162 kg, Fondue par Farnier (Frères), à Robécourt, en 1 878, chante le Ré3
Cloche 3: « Séraphie », Diamètre 105,6 cm, Poids 6 81 kg, Fondue par Farnier (Frères), à Robécourt, en 1 878, Chante le Fa#3
Le Carillon de 16 cloches